LETTRE INSENSEE A L'ETRE AIME

Peut-être me trouveras-tu ridicule à la lecture de ces quelques mots, mais il est de ces histoires dans lesquelles on met une telle part de nous-mêmes que jamais, quel qu’en soit notre désir de ne plus souffrir ou notre volonté, on ne peut se détacher.

Par 3 fois je t’ai perdu. Par 3 fois la douleur fut telle que j’ai souhaité mourir pour sacrifier ton souvenir sur l’hôtel de l’oubli…

Le temps est alors passé et jamais je n’ai pu t’effacer… L’espoir est resté, qu’un jour, peut-être, tu reviendrais…

Souvent par orgueil ou par fierté, nous n’osons dire ce que nous ressentons de peur que les sentiments de l’autre ne soient pas de la même force que ce que nous vivons…

Ne te méprend pas... Je suis terrifié à l’idée de rendre la liberté à cet amour qui n’appartient qu’à toi, et d’ainsi prendre le risque de vivre à nouveau la souffrance qu’engendrerait l’échec…

Si je me tais, comment auras-tu connaissance de ce qui réside en moi pour toi? Ne risquerais-je pas de faire, par mon silence, que mon désir le plus cher ne se réalise ?

Tu l’auras compris, c’est parce que je ne veux plus le cacher, avec ce souhait profond d’être honnête, que Je prends ma plume pour te dire à quel point mon amour pour toi est toujours aussi fort... De ces amours insensés qui font que, lorsque l’on perd contact ne serait-ce qu’un instant avec l’être aimé, tout paraît fade, gris et insipide.

Loin de moi l’idée de te posséder ou de te réduire en esclavage, comme ces histoires ou l’on assassine l’autre parce qu’elle ne nous aime plus… Pour moi, cela ne peut être l’amour.

L’amour, c’est lorsque l'on aime et que l’on est aimé en retour. C’est lorsque l’on veut passer chaque minute de liberté de son existence avec l’autre parce que l’on se sent bien et que, lorsqu’elle n’est pas là, le manque se fait ressentir... Elle fait partie de soi et on fait partie d’elle...

C’est de cet amour dont je te parle qui fait, qu’à deux, tout est possible et que l'on peut construire ensemble.

Tu es et tu demeures ce que j’ai de plus cher au monde. Pour toi, nul sacrifice ne me paraît impossible. Tu es la source de mon inspiration, la muse de mes créations… J’ai essayé mais je sais que, sans toi, quelque soit l’œuvre que j’entreprenne, elle ne saura n’être vouée qu’à l’échec…

Maintenant, si en ton sens, le temps a fait qu’il ne t’est plus possible de m’aimer de cet amour là, et bien, fais le moi savoir que je tue tout espoir et, qu’en silence, je me rende sans t’importuner dans les méandres ténébreux où se réfugient ceux qui aiment sans être aimés.

Daniel, « La rose des Mascareignes », ©2010